ANTHOLOGIE

de

l'OEUVRE


Tous Droits réservés pour tous pays

par Franck POCHON - © Août 1997.


Ceci est une sélection
- forcément subjective -
des meilleures poésies de François Villon.

* * *

La Vie et l'Oeuvre
de
François Villon
sont inextricablement
entremêlées
;
La plupart de ses poésies
prennent la forme d'une

Ballade
ou d'un
Rondeau ;
Cette "anthologie"
se déroule
selon le rapport
des poèmes à sa vie
;
     
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* * *


"Testament", Huitain XXVI.

Biographie Bibliographie

Bien sais, si j'eusse étudié
Au temps de ma jeunesse folle
Et à bonnes mœurs dédié,
J'eusse maison et couche molle.
Mais quoi ? je fuyais l'école
Comme fait le mauvais enfant.
En écrivant cette parole
A peu que le cœur ne me fend.


Ballade des dames du temps jadis
Biographie Structure Bibliographie

Extrait de la mise en musique par Georges Brassens - Soyez patient... Version complète (avec RealAudio Player seulement)version complète avec RealAudio Player... Premier couplet
Dites moi où, n'en quel pays,
Est Flora la belle romaine ;
Archipiada, ni Thaïs,
Qui fut sa cousine germaine ; par sa beauté
Echo parlant quand bruit on mène
Dessus rivière ou sur étang,
Qui beauté eut trop plus qu'humaine ?
Mais où sont les neiges d'antan ?
Second couplet
Où est la très sage Helloïs,
Pour qui châtré fut et puis moine
Pierre Esbaillart à Saint Denis ?
Pour son amour eut cette essoine. peine
Semblablement, où est la reine
Qui commanda que Buridan
Fut jeté en un sac en Seine ?
Mais où sont les neiges d'antan ?
Troisième couplet
La reine Blanche comme lis
Qui chantait à voix de sirène,
Berthe aux grands pieds, Bietris, Alis,
Haremburgis qui tint le Maine, Arembour, comtesse du Maine
Et Jehanne la bonne Lorraine Jeanne d'Arc
Qu'Anglais brûlèrent à Rouen ;
Où sont ils, où, Vierge souv(e)raine ?
Mais où sont les neiges d'antan ?
Envoi
Prince, n'enquerez de semaine ne cherchez pendant toute la semaine
Où elles sont, ni de cet an, ni tout cet an
Qu'à ce refrain ne vous ramène :
Mais où sont les neiges d'antan ?


"Lais", Huitains V et VI

Biographie Bibliographie

Le regard de celle m'a pris
Qui m'a été félonne et dure :
Sans ce qu'en rien ai mépris,
Veut et ordonne que j'endure
La mort, et que plus je ne dure ;
Si
(=aussi)n'y vois secours que fuir.
Rompre veut la vive soudure,
Sans mes piteux regrets ouïr !

Pour obvier à ces dangers,
Mon mieux est, ce crois, de partir.
Adieu ! Je m'en vais à Angers. (...)


Rondeau, de Charles d'Orléans

Mise en musique par Michel Polnareff - Soyez patient... Version complète (avec RealAudio Player seulement)version complète avec RealAudio Player...
Biographie
Structure

Le temps a laissé son manteau
De vent, de froidure et de pluie,
Et s'est vêtu de broderie,
De soleil luisant, clair et beau.

Il n'y a bête, ni oiseau,
Qu'en son jargon ne chante ou crie :
Le temps a laissé son manteau
De vent, de froidure et de pluie.

Rivière, fontaine et ruisseau
Portent, en livrée jolie,
Gouttes d'argent d'orfèvrerie,
Chacun s'habille de nouveau :
Le temps a laissé son manteau
De vent, de froidure et de pluie.


Ballade du concours de Blois
Biographie Structure Bibliographie

Premier couplet
Je meurs de soif auprès de la fontaine
Chaud comme feu, et tremble dent à dent ;
En mon pays suis en terre lointaine ;
Près un brasier frisonne tout ardent ;
Nu comme un ver, vêtu en président,
Je ris en pleurs et attends sans espoir ;
Confort reprends en triste désespoir ;
Me réjouis et n'ai plaisir aucun ;
Puissant je suis sans force et sans pouvoir,
Bien recueilli, débouté de chacun. acueilli / rejeté
Second couplet
Rien ne m'est sûr que la chose incertaine ;
Obscur, fors ce qui est tout évident ; fors = sauf
Doute ne fais, fors en chose certaine ;
Science tiens à soudain accident ;
Je gagne tout et demeure perdant ;
Au point du jour dis : "Dieu vous fait bon soir !"
Gisant envers, j'ai grand peur de choir ;
J'ai bien de quoi et si n'en ai pas un ; si = pourtant
Héritage attends et d'homme ne suis hoir, = héritier
Bien recueilli, débouté de chacun.
Troisième couplet
De rien n'ai soin, si mets toute ma peine
D'acquérir biens et n'y suis prétendant ;
Qui mieux me dit, c'est cil qui plus m'atteigne, cil = celui
Et qui plus vrai, lors plus me va bourdant ; = mentant
Mon ami est, qui me fait entendement
D'un cygne blanc que c'est un corbeau noir ;
Et qui me nuit, croit qu'il m'aide à pouvoir ;
Bourde, ver(i)té, aujourd'hui m'est tout un ;
Je retiens tout, rien ne sais concevoir,
Bien recueilli, débouté de chacun.
Envoi
Prince clément, or vous plaise savoir
Que j'entends moult et n'ai sens ni savoir :
Partial suis, à toutes lois commun.
Que sais-je plus ? Quoi ? Les gages ravoir,
Bien recueilli, débouté de chacun.


Ballade des langues ennuyeuses
Biographie Structure Bibliographie
Premier couplet
En réalgar, en arsenic rocher, réalgar, orpiment
En orpiment, en salpêtre et chaux vive, = sulfure d'arsenic
En plomb bouillant pour mieux les amocher,
En suif et poix détrempés de lessive
Faite d'étrons et de pissat de juive, le moyen-âge méprisait les juifs !
En lavailles de jambes à meseaux, eaux ayant lavé des jambes de lépreux
En raclure de pieds et vieux houseaux, = vieilles bottes
En sang d'aspic et drogues venimeuses,
En fiel de loups, de renards et blaireaux,
Soient frittes ces langues ennuyeuses ! = mauvaises langues
Second couplet
En cervelle de chat qui hait pêcher
Noir, et si vieux qu'il n'ait dent en gencive,
D'un vieux mâtin, qui vaut bien aussi cher, mâtin = chien
Tout enragé, en sa bave et salive,
En l'écume d'une mule poussive,
Détranchée menu à bons ciseaux,
En eau où rats plongent groins et museaux,
Raines, crapauds et bêtes dangereuses, raines = grenouilles
Serpents, lézards et tels nobles oiseaux,
Soient frittes ces langues ennuyeuses !
Troisième couplet
En sublimé, dangereux à toucher,
Et au nombril d'une couleuvre vive,
En sang qu'on voit en palettes sécher = écuelles recevant le sang
Chez les barbiers, quant pleine lune arrive,
Dont l'un est noir, l'autre plus vert que cive, = fines herbes
En chancre et fiz, et en ces ors cuveaux = crasseux sceaux| fiz =chancre anal vénérien
Où nourrisses essangent leurs drapeaux, = essorent leurs langes
En petits bains de filles amoureuses
(Qui ne m'entend n'a suivi les bordeaux) = pluriel de bordel !
Soient frittes ces langues ennuyeuses !
Envoi
Prince, passez tous ces friands morceaux,
S(i)'étamine, sacs n'avez ou bluteaux, étamine = filtre / bluteaux = tamis
Parmi le fond d'une(s) braie(s) breneuses ; au travers de culottes merdeuses
Mais, par avant, en étrons de pourceaux
Soient frittes ces langues ennuyeuses !


Chanson
Biographie Structure Bibliographie

Au retour de dure prison,
Où j'ai laissé presque la vie,
Si fortune a sur moi envie,
Jugez s(i)'elle fait mesprison !
(méprise)
Il me semble que, par raison,
Elle dût bien être assouvie
Au retour.

Si si pleine est de déraison
Que veuille que du tout devie,(meurs)
Plaise à Dieu que l'âme ravie
En soit la(de)ssus en sa maison,
Au retour !


Lai (en forme de Rondeau)

Biographie Structure Bibliographie

Mort, j'appelle de ta rigueur, je fais appel contre ta rigueur
Qui m'as ma maîtresse ravie,
Et n'es pas encore assouvie
Si tu ne me tiens en langueur :
Première reprise
Onc puis n'eus force ni vigueur ; onc = jamais
Mais que te nuisait elle en vie,
Mort ?
Seconde reprise
Deux étions et n'avions qu'un cœur ;
S'il est mort, force est que devie, = je cesse de vivre
Voire, ou que je vive sans vie
Comme les images, par cœur, seulement en apparence,
Mort ! en souvenir


Ballade pour prier Notre Dame
Biographie Structure Bibliographie
Premier couplet
Dame du ciel, régente terrienne,
Emperiere des infernaux paluds, Impératrice des marais infernaux
Recevez-moi, votre humble chrétienne,
Que comprise soie entre vos élus,
Ce nonobstant qu'oncques rien ne valus. oncques = jamais
Les biens de vous, ma Dame et ma Maîtresse,
Sont trop plus grands que ne suis pécheresse,
Sans lesquels biens Âme ne peut merir = mériter
N'avoir les cieux. Je n'en suis jangleresse : = menteuse
En cette foi je veux vivre et mourir.
Second couplet
A votre Fils dites que je suis sienne ;
De lui soient mes péchés abolus ; = abolies
Pardonne-moi comme à l'Égyptienne, Marie, prostituée illuminée
Ou comme il fit au clerc Theophilus, retirée en sa thébaïde
Lequel par vous fut quitte et absolus, = absous
Combien qu'il eût au diable fait promesse.
Préservez-moi de faire jamais ce,
Vierge portant, sans rompure encourir, rompure = déchirure
Le sacrement qu'on célèbre à la messe ;
En cette foi je veux vivre et mourir.
Troisième couplet
Femme je suis pauvrette et ancienne,
Qui rien ne sait ; oncques lettre ne lus.
Au moutier vois, dont suis paroissienne, moutier = église
Paradis peint, où sont harpes et luths, (fresques de l'Église des Célestins)
Et un enfer ou damnés sont boullus : = bouillis
L'un me fait peur, l'autre joie et liesse.
La joie avoir me fais, haute Déesse,
A qui pécheurs doivent tous recourir,
Comblés de foi, sans feinte ni paresse :
En cette foi je veux vivre et mourir.
Envoi
Vous portâtes, digne Vierge, princesse,
Iesus régnant qui n'a ni fin ni cesse, Iesus = Jésus
Le Tout Puissant, prenant notre faiblesse,
Laissa les cieux et nous vint secourir,
Offrit à mort sa très claire jeunesse ;
Notre Seigneur tel est, tel le confesse :
En cette foi je veux vivre et mourir.

A la verticale on peut lire l'acrostiche suivante :

A
P
P
E
L
A
C
E
V
I
L
L
O
N


Quatrain

Biographie Bibliographie
Je suis François, dont il me poise, (cela me pèse)
Né de Paris emprès Pontoise,
Et de la corde d'une toise
Saura mon col que mon cul poise. (pèse)


Ballade des Pendus
Biographie Structure Bibliographie

Premier couplet

Frères humains qui après nous vivez,

N'ayez les cœurs contre nous endurcis,

Car, si pitié de nous pauvres avez,

Dieu en aura plus tôt de vous mercis,

Dessin de Pendus

Vous nous voyez (i)ci attachés cinq, six :

(en passant du vers 5 au 6 !)

Quant à la chair, que trop avons nourrie,

Elle est pieça dévorée et pourrie,

pieça = depuis longtemps

Et nous les os, devenons cendre et poudre.

De notre mal personne ne s'en rie ;

Mais priez Dieu que tous nous veuille absoudre !

Second couplet

Si frères vous clamons, pas n'en devez
Avoir dédain, quoique fûmes occis = tués
Par justice. Toutefois, vous savez
Que tous hommes n'ont pas bon sens rassis ; = sans raison bien ferme
Excusez-nous, puisque nous sommes transsis, = morts
Envers le fils de la Vierge Marie,
Que sa grâce ne soit pour nous tarie,
Nous préservant de l'infernale foudre.
Nous sommes morts, âme ne nous harie ; = harasse
Mais priez Dieu que tous nous veuille absoudre !
Troisième couplet
La pluie nous a débus et lavés, débus = lessivés
Et le soleil desséchés et noircis ;
Pies, corbeaux, nous ont les yeux cavés, = creusés
Et arraché la barbe et les sourcils.
Jamais nul temps nous ne sommes assis ;
Puis çà, puis là, comme le vent varie,
A son plaisir sans cesser nous charrie,
Plus béquetés d'oiseaux que dés à coudre.
Ne soyez donc de notre confrérie ;
Mais priez Dieu que tous nous veuille absoudre !
Envoi
Prince Jésus, qui sur tous à maistrie, = maîtrise
Garde qu'Enfer n'ait de nous seigneurie :
A lui n'ayons que faire ni que soudre. = débattre
Hommes, ici n'a point de moquerie ;
Mais priez Dieu que tous nous veuille absoudre !


Ballade de l'Appel
(La question que fait Villon au clerc du guichet)
Biographie Structure Bibliographie

Premier couplet
Que vous semble de mon appel,
Garnier ? Fis-je sens ou folie ?
Toute bête garde sa pel ; = fait attention à sa peau
Qui la contraint, efforce ou lie, si on la contraint, la force ou lie,
S(i)'elle peut, elle se délie.
Quand donc par plaisir volontaire = arbitraire
Chanté(e) me fut cette homélie, (la condamnation à mort)
Était-il lors temps de me taire ?
Second couplet
Si fusse des hoirs (d')Hugues Capel, = héritiers d'Hugues Capet
Qui fut extrait de boucherie, qu'on disait fils de boucher
On ne m'eût, parmi ce drappel = à travers ce drap
Fait boire en cette écorcherie. = gavait d'eau en salle de torture
Vous entendez bien joncherie ? = cette allusion (mais à quoi ?)
Mais quand cette peine arbitraire
On me jugea par tricherie
Était-il lors temps de me taire ?
Troisième couplet
Croyiez-vous que sous mon cappel = chapeau
N'y eût tant de philosophie
Comme de dire : "J'en appel"?
Si avait, je vous certifie,
Combien que point trop ne m'y fie.
Quand on me dit, présent notaire :
"Pendu serez !" je vous affi(rm)e,
Était-il lors temps de me taire ?
Envoi
Prince, si j'eusse eu la pépie, = maladie qui fait taire les oiseaux
Pieça je fusse où est Clotaire (dans son tombeau, près d'un gibet)
Aux champs debout comme une épie. (jeu de mots entre épi et épieur)
Était-il lors temps de me taire ? (épouvantail)


Ballade des menus propos
Biographie Structure Bibliographie
Premier couplet
Je connais bien mouches en lait,
Je connais à la robe l'homme,
Je connais le beau temps du laid,
Je connais au pommier la pomme,
Je connais l'arbre à voir la gomme,
Je connais quand tout est de mêmes,
Je connais qui besogne ou chôme,
Je connais tout, fors que moi-mêmes. fors = sauf
Second couplet
Je connais pourpoint au collet
Je connais le moine à la gonne, = robe des moines, voir l'anglais gown
Je connais le maître au valet,
Je connais au voile la nonne,
Je connais quant pipeur jargonne,
Je connais fols nourris de crèmes, = fromage (attribut des fous !)
Je connais le vin à la tonne,
Je connais tout, fors que moi-mêmes.
Troisième couplet
Je connais cheval et mulet,
Je connais leur charge et leur somme.
Je connais Bietris et Belet, c'est-à-dire telle et telle femme
Je connais jet qui nombre et somme. jet = jeton
Je connais vision et somme,
Je connais la faute des Bohèmes, = les hérétiques Hussites
Je connais le pouvoir de Rome,
Je connais tout, fors que moi-mêmes.
Envoi
Prince, je connais tout en somme.
Je connais colorés et blêmes, (parle-t-il des gens ?)
Je connais Mort qui tout consomme,
Je connais tout, fors que moi-mêmes.


ÉPITAPHE
Biographie Bibliographie

CI-GÎT ET DORT EN CE SOLIER,

= grenier

QU'AMOUR OCCIT DE SON RAYON,

UN PAUVRE PETIT ÉCOLIER,

QUI FUT NOMMÉ FRANÇOYS VILLON.

ONCQUES DE TERRE N'EUT SILLON.

oncques = jamais

IL DONNA TOUT, CHACUN LE SAIT :

TABLES, TRÉTEAUX, PAIN, CORBILLON.

= corbeille à pain

POUR DIEU, DITES EN CE VERSET :

Structure VERSET
ou Rondeau

REPOS ÉTERNEL DONNE À CIL,

= celui-ci

SIRE, ET CLARTÉ PERPETUELLE,

QUI VAILLANT PLAT NI ÉCUELLE

N'EUT ONCQUES, N'UN BRIN DE PERSIL.

ONCQUES = jamais
Première reprise

IL FUT RAS(É), CHEF, BARBE ET SOURCIL,

(tonte du clerc dégradé)

COMME UN NAVET QU'ON RASE OU PÈLE.

REPOS ÉTERNEL DONNE À CIL.

Seconde reprise

RIGUEUR LE TRANSMIT EN EXIL

ET LUI FRAPPA AU CUL LA PELLE,

NONOBSTANT QU'IL DÎT : "J'EN APPELLE !"

QUI N'EST PAS TERME TROP SUBTIL.

REPOS ÉTERNEL DONNE À CIL.


Fin de cette anthologie.


Ceci était une sélection
- forcément subjective -
des meilleures poésies de François Villon.

* * *

La Vie et l'Oeuvre
de
François Villon
sont inextricablement
entremêlées
;
La plupart de ses poésies
prennent la forme d'une

Ballade
ou d'un
Rondeau ;
Cette "anthologie"
se déroule
selon le rapport
des poèmes à sa vie
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Tous Droits réservés pour tous pays

par Franck POCHON - © Août 1997.


Ballade de François Villon

(Franck Pochon © 31/3/97)

Structure
Premier couplet
Je, François Villon, jeton de Saturne = dieu néfaste
Jeté sur le monde en l'an trente deux,
A peine maudit éjecté droit d'urne = utérus
Par un dieu farceur ou bien trop haineux,
Je roulai par terre aux pieds de breneux. = fangeux
Mon père périt sous les mêmes feux
Et nous laissa seuls en malheurs affreux.
Alors vint s'asseoir Guillaume le prêtre,
Bon samaritain qui vit dans mes yeux
Un malheur à craindre, un bonheur peut-être.
Second couplet
Dès lors le païen leva son cothurne = chaussure des tragédiens anciens
Et me laissa vivre un présent studieux le païen = Saturne, le dieu païen
Ah si j'eusse été seul et taciturne
Que ma douce lyre aux sons mélodieux
Aurait enchanté nos cœurs insidieux !
Hélas l'air canaille avait l'air radieux
Et semant l'enfer, je reniais les dieux ! semer l'enfer = semer le trouble
Du Quartier latin ès arts sortis maître. (je) sortis maître
Sans ces compagnons aurais-je été mieux ?
Un voleur à plaindre, un docteur peut-être...
Troisième couplet
Du meurtre excusé jusqu'au vol nocturne
Je fus un rapace à l'esprit teigneux.
Ma part du butin, mauvaise fortune ! = la déesse de la destinée
Me mit hors Paris pour remplir mes vœux : + la fortune financière
"Poète de cour, fais-nous tes aveux !"
Le rêve fut bref et je fus de ceux
Qui suivent la pente aux donjons crasseux.
Maintes fois je vis corde à la fenêtre ; = le gibet par la fenêtre du cachot
Saturne à nouveau m'ourlait en ses jeux :
Un malheur à craindre, un bonheur peut-être.
Envoi
Fortune, où te fuis-je ? On n'en sait les lieux.
Mais plus je vieillis, plus je vais aux cieux.
Que m'apporta, moi, la peine de naître ?
J'en suis mort, sur quoi fermai-je mes yeux ?
Un malheur à craindre, un bonheur peut-être ?

Structure :

Suivant le vieux modèle de la Grande Ballade, je me suis délibérément restreint à l'utilisation de trois rimes pour encore plus d'archaïsme(s) !

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Le moyenâgeux (Georges Brassens)
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Extrait - Soyez patient...

Ma dernière parole soit
Quelques vers de Maître François,
Et que j'emporte entre les dents
Un flocon des neiges d'antan...